Julien et "l'Opticerie" : deux générations et une même vision de l'optique

Nous sommes allés à la rencontre de Julien, gérant de "L’Opticerie Optique Boutemy" située en plein centre de Loos, au 163 rue du Maréchal Foch. Julien nous relate son parcours, l’histoire de son magasin depuis 1960, ses centres d’intérêt, sa vision de la profession et la gamme de produits qu'il propose à sa clientèle.

Bonjour Julien, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Julien Nollet, j’ai 36 ans, en couple et gérant du magasin « L’Opticerie Optique Boutemy ». Madeleinois, j’ai toujours eu un attachement pour la ville de Loos car je trouve que cette ville possède une âme tel un village.  Ce que j’aime ici, c’est ce ressenti de la proximité dans le relationnel entre habitants. Cette ville possède une histoire. Pour l'anecdote, mes parents m’ont également appris que j'avais été conçu à Loos en 1984. D'où mon attachement ! (rires).

En dehors de mon métier d’opticien, j’aime pratiquer des sports tels que, l’escalade, la voile l’été, le kayak polo, un sport qui se pratique en kayak, au carrefour du basket et du water-polo. J'aime également faire du vélo. Je me rends d’ailleurs quotidiennement au travail à vélo, c’est un plaisir. Je suis aussi passionné de voitures anciennes, notamment les Citroën 2 CV. J’en ai acquis une, que j’ai customisée aux couleurs de la boutique (voir photo). Enfin, j’adore bricoler. En ce moment, je retape un meuble en métal pour le magasin.

Je suis trésorier de l’association loossoise de commerçants, la "DCL" (Dynamique Commerçante Loossoise). Ah !... et j’allais oublier, j’adore participer au carnaval de Dunkerque. Une tradition haute en couleur, une fête unique qui, je l’espère, pourra reprendre bientôt son activité lorsque cette épidémie sera maîtrisée !

Quel est votre parcours professionnel et quel fut le déclic qui vous a amené à choisir le métier d'opticien lunetier ?

Après le lycée, j’ai fait quelques années de médecine, puis je me suis dirigé vers l’optique. J'ai intégré l'école d'optique lunetterie de Lille EOL et obtenu mon BTS d'opticien lunetier préparé en 3 ans. Après quelques stages et 5 années en tant que salarié, j'ai décidé de m’installer en tant qu’indépendant en centre-ville. J'ai travaillé à l'origine avec M. Boutemy, un opticien qui avait ouvert sa boutique en 1960, la plus ancienne répertoriée sur Loos. M. Boutemy était le premier opticien à exercer cette profession dans la ville. Auparavant, il existait un marchand de lunettes mais pas d’opticien.

On peut l'expliquer, sachant qu’à partir de 1960, la mode arrive en lunetterie. On constate à cette époque une volonté de personnalisation, de confort et d’esthétisme qui n’existait pas auparavant. C'était l'explosion de la culture rock anglo saxonne, symbolisée en France par le mouvement yé-yé. Les montures apportaient alors du style et la mode vestimentaire contribuait à moderniser le monde des lunettes. C'est aussi à cette période qu'a été inventé le verre progressif par l'ingénieur français M. Bernard Maitenaz.

Ainsi, en 2014, après avoir travaillé six mois en compagnie de M. Boutemy, alors désireux de prendre sa retraite, celui-ci a accepté de me céder son magasin. Il trouvait que nous avions des valeurs communes vis à vis de la profession.

Aussi, j’ai souhaité conserver l’âme du magasin de M. Boutemy. Il est devenu mon conseiller et un ami. J'ai gardé son nom, ainsi qu'une grande partie de ses meubles d’époques. Sa façon de travailler était à mes yeux essentielle. J’ai donc personnalisé cette boutique en réalisant des travaux, tout en préservant son cachet d’origine. J’ai souhaité perpétuer son savoir-faire, basé sur l’optimisation d’un service de qualité auprès des clients.

Quel fut le déclic pour la profession ?

Je porte des lunettes depuis l’âge de 5 ans. Il doit sûrement y avoir une relation de cause à effet ! (rires). Autrement, les différentes facettes du métier et la diversité des taches m’ont attiré. D’un coté, professionnel de santé avec les examens de vues, la contactologie (lentilles de contact) et de l'autre, le métier de commerçant car j’aime le contact avec les clients.

L’aspect technique, les réparations, la préparation, les montages à l'atelier sont aussi essentiels. S'ajoute à cela, la gestion administrative et comptable. Alors certes, ce n'est pas ce que je préfère (rires), mais c'est indispensable. Lors de mes études, je m'étais prêté au jeu de la création de montures. Cela me sert beaucoup en réparation et c'est une activité que je souhaite reprendre. 

Quels types de lunettes proposez-vous à vos clients ?

Je propose des montures adaptées à tous les budgets, avec en priorité des lunettes de qualité et de préférence, de fabrication française. La marque In’Bô par exemple fait partie de mes préférées. Cette entreprise vosgienne, dirigée par cinq étudiants issus de l’École Nationale Supérieure des technologies et Industries du Bois, réalise de très belles paires de lunettes en chêne solides et au design moderne. Ils réalisent également des skate-board ou encore des vélos en bois (https://inbo.fr/).

Toujours dans l'optique « zéro déchet », je propose des montures en plastique recyclé de la marque Sea2See. Ces lunettes sont fabriquées à la main en Italie avec du plastique marin trié et recyclé. Chaque monture représente 10 kg de déchets en moins dans nos océans et génère de l’emploi sur les zones côtières du Ghana en Afrique de l’ouest.

Proposez-vous un anti-buée pour les effets désagréables liés au port du masque ?

Oui, je propose des lingettes microfibre anti-buée de la marque ONIKLAIR. La durée de protection est de 8h environ et on peut utiliser cette lingette environ deux cents fois. Elle est proposée au tarif de 10 euros.