Histoire de la ville
Loos ayant été bâtie sur une plaine jalonnée d'étangs et de zones marécageuses, la commune tire son nom du latin locus ou lucus, "lieu élevé près des marais".
Histoire
Un embryon de village s’est implanté dans des temps très anciens : des fouilles ont établi la présence de l’homme sur le territoire de Loos à l’époque préhistorique. Alors qu’elle n’est encore que clairières, Loos est connue dès 1147 par la fondation d’une abbaye par Saint-Bernard, à la demande de Thierry d’Alsace, comte de Flandre. En 1214, la paroisse de Loos est érigée en commune. Le village doit son renom à son abbaye et à son célèbre pèlerinage à Notre Dame de Grâce. Au XVIIème siècle, un grand procès se déroule entre le chapitre de Seclin et le seigneur des Frennes qui, en 1689, prend par suite d’un accord le nom de Seigneur de Loos.
En 1825, apparaît la première usine chimique créée par Frédéric Kuhlmann, puis le textile gagne la région. Progressivement d’un hameau aux activités essentiellement agricoles, Loos se transformera en commune urbaine aux industries traditionnelles (qui ont porté bien loin le renom de la ville : Thiriez devenue DMC puis Coats ; Delebart-Mallet ; la célèbre imprimerie Danel…).
Durant la guerre 1914-1918 et surtout celle de 1939-1945, Loos est durement atteinte au cours des hostilités. Elle est le théâtre de furieux combats en mai 1940 puis subit de nombreux bombardements à partir de juillet 1941. C’est à l’héroïsme et au sacrifice de la population que Loos doit l’attribution le 18 septembre 1949 de la Croix de Guerre avec Palmes.
En 1978, la ville de Loos se jumelle avec la cité allemande de Geseke. Loos apporte ainsi sa contribution à l’effort de fusion harmonieuse entre les peuples pour une Europe unie. Très longtemps prospères, les activités économiques de la ville ont été frappées, comme toute notre région, par la récession économique qui a ébranlé les grandes industries de la main d’œuvre, mais Loos a des atouts : sa proximité de Lille et de son développement tertiaire, et la présence du complexe Eurasanté qui reçoit l’extension des activités de santé, de formation et de développement économique lié au domaine médical.
Blason
En langage héraldique, le blason de Loos se définit comme suit : {« de gueules à trois croissants d'or »}. L'origine en remonte au Moyen-Age lorsque les seigneurs de la région, notamment Thierry et Guillaume de Loos, suivirent Bauduin IX en croisade en Orient. Les seigneurs avaient besoin de signes distinctifs pour se reconnaître sur les champs de bataille. Il a été supposé que ces armes pouvaient provenir d'anciens seigneurs de Loos, qui les auraient adoptées en souvenir de la prise d'un étendard musulman pendant les croisades. Un étendard enlevé aux Turcs vers le XIIème siècle par les Polonais a été rapporté en Lorraine par le roi Stanislas de Pologne et se trouve à Notre Dame de Bonsecours près de Nancy. Il serait en tous points identiques aux armes de notre cité. Sous cet écusson, la date de 1146 se réfère à la fondation de l'abbaye quand Saint Bernard vient prêcher les croisades. A ce blason est ajoutée la Croix de Guerre décernée à la ville à l'issue de la guerre 1939-1945.
Le train de Loos
Après le débarquement en juin 1944, Paris est libéré le 25 août. Les alliés remontent vers la Belgique. Le 1er septembre, les britanniques sont à Douai. L'Occupant allemand durcit sa répression : des "charrettes" de résistants sont régulièrement emprisonnées ou conduites au poteau d'exécution. Craignant un soulèvement général de la population, ils multiplient les arrestations d'otages, de résistants. Le 1er septembre 1944, 48 heures avant la libération de Lille, c'est la date à laquelle s'organise la déportation de 871 détenus, regroupés à la prison de Loos, et transportés en gare de Tourcoing.
Le dernier convoi vers les camps de déportés
Les allemands ont programmé d'évacuer les prisons de la zone et de regrouper les détenus à la prison de Loos. En juillet et août 1944, il y a un afflux massif de prisonniers, qui sont plus de 1.300 : les détenus sont entassés à 12 ou 15 -et parfois davantage- dans des cellules de 9m² qui en abritent 6 habituellement.
Les 17 et 18 août 1944, les responsables de la Résistance se réunissent à la piscine de Roubaix pour discuter de l'attaque de la prison mais ce projet est jugé irréaliste donc repoussé. Ce n'est ensuite que le 6 septembre que la résistance et les nouveaux pouvoirs mis en place déclencheront des recherches pour retrouver le train de Loos.
Dès le 26 août, le Pasteur Marcel PASCHE avertit le Consul suisse, Fred HUBER, que les Allemands préparent l'évacuation des détenus de la prison de Loos.
Le 27 août HUBER rencontre le Préfet CARLES sans résultat. Il se rend à la prison mais ne sera pas reçu.
Le 1er septembre, HUBER et PASCHE arrivent à la prison vers 10 H. Ils rencontrent le chef de la prison, SIEBEBR, qui accepte de libérer tous les détenus condamnés à moins de 3 mois : 400 à 600 hommes et femmes seront ainsi libérés par groupes de 20 toutes les demi-heures, et doivent se disperser au plus vite... 871 détenus restant seront amenés par camion à la gare de Tourcoing entre 5 H 30 et 17 H 30, et entassés à 80 ou 90 par wagon. Le dernier camion avec 23 détenus arrive à la gare le train une fois parti : ils auront été sauvés par une crevaison sur le parcours et libérés sur place...
Le 2 septembre, HUBER et PASCHE, qui ont pris réellement conscience de l'ampleur du drame partent à la recherche du train. Ils iront jusqu'à Gand, mais ne pourront poursuivre en raison des soldats allemands toujours présents sur le sol Belge.
Walter PAARMAN, responsable de la Gestapo à La Madeleine, a supervisé la formation du train et récupéré les dossiers des détenus. Le train, protégé par des Waffen SS, démarre vers 17h30 en direction de la Belgique. Un groupe de résistants s'est approché du train, mais ils sont peu nombreux et mal armés : ils renoncent. 13 déportés réussissent à s'évader du train pendant la traversée de la Belgique; 20 à 30 déportés sont décédés durant le transport.
Le 3 septembre, le train arrive à Cologne au moment ou la ville de Lille est libérée. 250 déportés sont envoyés aussitôt à Mulheim pour dégager des voies ferrées bombardées. En octobre 1944 commence la grande dispersion des déportés du Train de Loos : vers Kokendorf et ses mines de sel, vers l'île d'Usedom sur la Baltique (centre d'essai des fusées), vers Karlslagen. Au printemps 45 devant l'avance des alliés, les camps sont évacués vers la Baltique : ce sont les abominables marches de la mort, qui seront notamment fatales à des centaines de déportés du Train de Loos.
Le 5 septembre les autorités allemandes forment 3 groupes :
- Une vingtaine d’hommes sont envoyés sur Buchenwald
- 250 sur Müllheim
- Le groupe le plus important est expédié sur Oranienburg ou il arrive dans la nuit du 6 au7 septembre, ils sont dirigés sur Sachso et placés en quarantaine
Le 5 octobre 1944, c’est à partir de cette date que les déportés du Train de Loos sont dispatchés dans les différents camps Kochendorf, Karlshagen, Neuengame, Bergen-Belsen, Mauthausen.
Parallèlement deux camps mouroirs Bergen-Belsen et Vaihingen reçoivent les déportés qui ne sont plus en mesure de travailler après l’arrêt des fours crématoires.
La libération des survivants du Train de Loos s’est étalée sur un mois du 8 avril au 8 mai 1945 leur retour vers la France n’a pas suivi systématiquement leur libération il devait prendre en compte leur état de santé très diminué, n’étant plus en mesure de se nourrir normalement et pour les rares déportés en état de se déplacer ils ont du attendre le rétablissement des transports. En résumé leur retour s’est opéré au compte-gouttes.
Qui étaient les déportés ?
Ils étaient pratiquement tous domiciliés dans le Nord ou le Pas-de-Calais.
Outre 69 qui étaient des otages pris dans une rafle, 722 étaient emprisonnés pour des faits liés à la résistance (appartenance à un réseau résistant, diffusion de tracts clandestins, aide à évasion de prisonniers ou déserteurs, aide aux résistants, hébergement d'aviateurs alliés, manifestation anti-allemande, attaque contre les forces d'occupation, sabotage, réfractaire au STO...).
98% des déportés étaient de Français, 56% avaient moins de 30 ans (16 ans pour le plus jeune et 71 ans pour le plus âgé).
Le terrible bilan fait état de :
- 561 morts en déportation
- 22 disparus
- 13 évadés
- 275 rentrés
Mais le dossier des déportés du Train de Loos reste ouvert dans les mains de Laurent Thiery.
Un travail d'Histoire et de mémoire
Dans les années 1970, des articles virulents ont empêché la publication de l’enquête nationale sur la déportation.
A la fin de l’année 1999 une polémique prend de l’ampleur au sein des différentes associations de déportés au sujet du nombre de déportés du train de Loos ; le conseil général du Pas-de-Calais confie à Yves Le Maner agrégé d’histoire et directeur de la Coupole le soin d’élucider ce problème.
Grâce à l’ouverture d’archives russes il publie l’ouvrage suivant : LE TRAIN DE LOOS le grand drame de la déportation dans les Nord-Pas-de-Calais
Qui constitue la référence fiable sur ce dernier convoi de déportés. Il est le résultat de plus de trois années de recherches ; cet ouvrage a fourni un explication au sujet de la non intervention des réseaux de résistants qui n’ont rien tenté pour arrêter ce convoi avant son entrée en Allemagne ce livre a notamment permis de recenser avec précision les noms des 871 déportés du Train de Loos, de préciser leurs origines et leur parcours ainsi que les causes de leur déportation. Pour les survivants, les familles touchées par ce drame, il s’agit d’une grande émotion et de la possibilité de faire son deuil.
Le livre retrace aussi la création en novembre 1945 d’une association : l’AMICALE DES DEPORTES DU TRAIN DE LOOS qui fait suite à la promesse d’un groupe de déportés faite pendant la quarantaine à Sachso. Jean VANDENEECKHOUTTE et Rodolphe WALLEZ furent les fondateurs : création d’un bulletin : SOUVENONS-NOUS et en novembre 1947 la plaque commémorative est apposée sur le lieu de départ de ce train : la gare de Tourcoing.
En 1972 James Venture un membre actif bénéficiant d’un réseau au sein du ministère de la défense sollicite le ministère de la justice il obtient une parcelle de terrain en broussaille ou coule d’ailleurs un ruisseau nauséabond
Mémorial du train de Loos
Pour l’érection d’un mémorial en souvenir de ses camarades disparus sous les coups de la barbarie nazie. Il mobilise des soldats du 43 RI pour niveler ce terrain.
En janvier 1973, James Venture se présente à la présidence de l’Amicale avec un programme audacieux ; il est élu et le met en œuvre : en hommage à tous ses compagnons disparus il veut faire connaitre la tragédie des déportés du train de Loos grâce à un maillage de plaques commémoratives des porte-flamme amovible sur fond de la tenue du déporté.
Le 25 octobre 1975, le mémorial du Train de Loos est inauguré par Norbert Segard ministre. Les inaugurations et les cérémonies se déroulent très souvent sous la présidence du préfet du Nord, du général commandant la place de Lille, des officiers supérieurs du 43ème RI, de ses amis Maurice Schumann, de Michelle De Coninck déportée et met à contribution la presse écrite La Voix du Nord d’autant qu’un nombre important de déportés du train de Loos appartenait au réseau de ce journal.
Ses principales réalisations sont la plaque en bronze à l’entrée de la citadelle Vauban et les 1200 arbres plantés autour de la citadelle, la table d’orientation à Notre Dame de Lorette ainsi qu’une croix de guerre en bronze de 170 kg une flamme dans le massif du Vercors.
Yves Le Maner lui apporte le couronnement de son programme en sortant de l’anonymat du Train de Loos les noms des déportés que James Venture s’empresse de graver dans le bronze ; ces plaques seront dévoilées sur le mur du mémorial par le ministre Delevoye et l’identique a été installé dans une galerie de la coupole d’Helfaut par Claudie Haigneré en mai 2003.
Entretemps André Gustin enseignant crée le CMAPL en 1998 dont l’objectif est de créer sur le domaine pénitentiaire un lieu de mémoire collective qui regrouperait 850 ans d’Histoire. James Venture soutient la création de cette association et engage les membres de l’Amicale à s’inscrire.
En octobre 2011 les détenus de la Maison d'Arrêt de Loos sont évacués vers d’autres prisons en prévision de la démolition de cette prison centenaire (prison cellulaire) La maison d’arrêt est vide. La mairie de Loos propose d’entreposer dans ses locaux techniques pour les sauvegarder le cœur du mémorial les nombreuses plaques en bronze ainsi que deux anciennes plaques dont l’une se trouvait au-dessus de la porte d’entrée de la prison, James Venture accepte aussi à partir de cette date les cérémonies du train de Loos ont lieu au cimetière Delory à Loos ou un monument a été inauguré à l’occasion du 11 novembre 1979 (documentation fournie par la mairie de Loos).
Le 1er septembre 2015, en présence du préfet du Nord JF Cordet de Marcel Houdart et de Jules Montaigne deux rescapés du Train de Loos une stèle a été inaugurée avec l’inscription suivante : L’Amicale a pour socle un événement tragique qui se situe au sein de l’histoire de la seconde guerre mondiale ; ses membres assument pleinement leur responsabilité de perpétuer le souvenir des déportés du TRAIN DE LOOS. Ce travail de mémoire inscrit désormais la tragédie du Train de Loos dans les grands drames de la seconde guerre mondiale.
Début 2003, l'historien Yves LE MANER a fait paraitre son livre sur le train de Loos. Il est le résultat de plus de trois années de recherches, et font suite à une demande du Conseil Général du Pas-de-Calais de faire toute la lumière possible sur ce drame.
Ce livre a notamment permis de recenser avec précision les 871 noms des déportés du Train de Loos, de leur redonner un visage, de retrouver les causes de leur déportation. Pour les survivants, pour les familles touchées par ce drame, il s'agit d'une grande émotion et de la possibilité de faire son deuil.
Il existe une amicale des rescapés du Train de Loos, elle est soutenue par l'association CMAPL, présidée par André GUSTIN. Cette amicale a fait réaliser le mémorial et les noms des 871 déportés identifiés sont gravés dans le bronze de 12 plaques, symbolisant les 12 wagons utilisés pour le transport des déportés. Elles ont été dévoilées au public et aux familles le 10 mai 2003, en présence notamment du Ministre Jean-Paul DELEVOYE.
Pour André GUSTIN, "oublier le sacrifice des Déportés du Train de Loos serait les tuer une seconde fois".
Cet important travail de mémoire inscrit désormais la tragédie du Train de Loos dans les grands drames de la seconde guerre mondiale.
Le 1er septembre 2014, 70 ans après, une commémoration a eu lieu à Loos.
Les familles des victimes ont reçu un appel.
Max et Josette Lallau étaient présents le 1er Septembre 2014 à Loos.
Un hommage a été rendu samedi 1er septembre lors de la cérémonie du départ des déportés du Train de Loos.
Philippe GILQUIN | 1792 - 1793 |
Floris DEROULLERS | 1793 - 1794 |
Jean-Baptise GLORIEUX | 1794 - 1795 |
Pierre VANHOOFE | 1795 - 1800 |
Casimir CASTELLAIN | 1800 - 1803 |
Charles-Denis PLATEL | 1803 - 1813 |
Casimir CASTELLAIN | 1813 - 1830 |
François GUILBERT | 1830 - 1831 |
Félix MASQUELEZ | 1831 - 1834 |
M. DUBURCQ-MASUREL | 1834 - 1843 |
Ernest LE LIEPVRE | 1843 - 1848 |
Charles GILQUIN | 1848 - 1856 |
Edouard BILLON | 1856 - 1892 |
Auguste WACQUEZ-LALO | 1892 - 1893 |
Georges POTIE | 1893 - 1925 |
Léon THIRIEZ | 1925 - 1929 |
Victor VERMESSE | 1929 - 1935 |
Maurice LEJOUR | 1935 - 1944 |
Marcel VILLETTE (Pdt de la délégation spéciale) | 1944 - 1945 |
Eugène AVINEE | 1945 - 1980 |
Georges DUPONT | 1980 - 1992 |
Daniel RONDELAERE | 1992 - 2014 |
Anne VOITURIEZ | 2014 - |
Loos compte plusieurs espaces verts permettant, à tous, de se promener ou y exercer des activités, à proximité de chez soi.