Lili Leignel : un témoignage poignant et porteur d'espoir
Vendredi 14 juin, les élèves de CM2 ont assisté au témoignage de Lili Leignel, rescapée des camps de la mort.
En salle du conseil de l'Hôtel de Ville, les enfants des écoles primaires de CM2 ont pu rencontrer et échanger avec Lili Leignel, une des dernières survivantes des camps de la mort âgée aujourd'hui de 87 ans.
Née Lili Keller-Rosenberg, Lili Leignel, d'origine franco-hongroise et de religion juive n'a que 11 ans lorsque ses parents, ses deux frères cadets et elle-même sont arrêtés par les nazis à leur domicile de Roubaix. Par la suite, ils furent déportés en 1943 dans le camp de Ravensbrück avant de se retrouver dans celui de Bergen-Belsen début 1945.
C'est avec beaucoup de délicatesse et de pédagogie que Lili, malgré la dureté de son récit, a transporté les 150 enfants des classes de CM2 des écoles Saint-Vincent, Sorlin, Notre-Dame et Curie-Michelet. Pendant près de deux heures, elle a raconté, choisissant ses mots pour ne pas trop heurter les enfants, la brutale arrestation ainsi que ses deux années de détentions dans les camps.
Son récit a commencé par la description des premières douleurs de la guerre, la séparation de ses proches. Son père, déporté au camp de Buchenwald, sera fusillé en 1945. Elle l'apprendra à son retour des camps, libérée par les anglais en avril 1945. Lili Leignel a poursuivi son témoignage par une captivante narration à propos des conditions de détentions : famine, couchettes superposées accueillant parfois 3 enfants, port de numéro de matricule (le 25612), tant d’aspects qui ont participé à la déshumanisation programmée par les nazis. Au quotidien, de nombreux événements ont alimenté les traumatismes encore présents aujourd’hui comme la peur des chiens, par exemple.
L'angoisse permanente d'une jeune fille passant des journées interminables sans sa mère condamnée aux travaux forcés, ne sachant jamais si elle la reverrait le soir venu. Une mère malade du typhus et dans un état de santé alarmant (elle pesait 27 kg) avant son rapatriement en France.
C'est par des chansons en allemand, hollandais et polonais que Lili a terminé son témoignage. Sans oublier une satire de la chanson Je chante de Charles Trenet dans laquelle, à l'époque, le couplet avait été modifié ("Je souffre, je souffre soir et matin"). Médusés par tant d'énergie et de gentillesse, les enfants ont pu mieux comprendre l'importance d'un tel témoignage, message de tolérance et d'espoir face aux idées obscures qui persistent encore aujourd'hui.
Une grande dame était parmi nous aujourd'hui, porteuse d'un message d'amour et d'espoir pour les jeunes générations. D'ailleurs, sa plus grande joie aujourd'hui est de recevoir des courriers d'enfants qui sont sensibles à ses messages d'espoirs.