"Moto-doc", Karim a la passion et la mécanique dans la peau

Bonjour Karim, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m'appelle Karim Hanniche, j'ai 35 ans. Je suis originaire de Lille-Sud. J'ai quitté l'école tôt et travaille depuis mes 16 ans. J'ai vite décelé mon envie de pratiquer un métier manuel, mais j'ai surtout souffert d'une mauvaise orientation lorsque j'étais scolarisé. J'ai effectué un premier emploi en tant que barista (préparateur de boissons au café à base d'expresso) au Columbus café dans les locaux de la FNAC à Lille.

En 2004  j'ai entamé une formation de plaquiste (placo-plâtre dans le bâtiment) et officié dans de nombreux chantiers. J'ai été également chauffeur livreur, en CDD, puis à nouveau intérimaire dans la maçonnerie. Ensuite, j'ai repris le travail dans le secteur du transport où cette foi-ci, j'ai gravi les échelons jusqu'au poste de manager.

Niveau loisirs, je suis très sportif, j'aime courir et pratique la boxe anglaise et la moto bien évidemment. Ces deux disciplines me procurent un sentiment d'évasion et de liberté. Je rachète des motos cassées que je remets en état. Je collectionne aussi les motos. Forcément.

Votre moto préférée ?

Une Allemande de 2009, que je l'ai malheureusement vendue dernièrement, remontée dans les règles de l'art, avec les pièces d'origine.

Mais alors qu'en est-il de la mécanique ?

Eh bien, c'est là que le bât blesse, car en réalité elle a toujours été omniprésente dans mon parcours personnel, c'est inné. Déjà tout petit, je démontais et réparais les vélos du quartier. Comprendre le fonctionnement a constamment été le moteur de mon quotidien !
Je suis un autodidacte. Dès que j'ai pu acquérir une mobylette, mon premier réflexe a été de la démonter et la remonter afin de tout comprendre et améliorer des choses si le besoin se faisait sentir. YouTube n'existait pas, il me fallait tout assimiler par moi-même. Je parviens à imaginer le mouvement de la pièce dans le moteur, même lorsque je rêve la nuit (rires). Je pense que la logique mécanique est en moi.

Quand j'ai ambitionné de travailler à mon compte, il me fallait obtenir un diplôme pour exercer légalement. Aussi, il y a deux ans, j'ai fréquenté le Lycée Alfred Mongy à Marcq en Baroeul via un Fongecif (organisme paritaire qui oriente et accompagne les salariés dans leurs projets personnels de formation et de mobilité professionnelle et peut contribuer au financement de leur projet).

Pendant ce temps de formation d'une année, j'ai préparé un CAP maintenance des véhicules options motocycles. Je suis spécialisé dans la moto, les quads et les scooters. Durant mon année d'étude, il n'était pas rare que les formateurs me demande des conseils donc oui, j'avoue que j'ai perdu de nombreuses années à ne pas m'être lancé plus tôt dans le métier. Aujourd'hui je pars au travail en dansant tant je m'épanouis dans cette passion de toujours. Je mise tout sur les prestations mécaniques et la qualité de mes prestations. Je travaille à l'ancienne et me considère comme un artisan.

Quand avez-vous ouvert l'atelier ?

Après l'obtention de mon CAP. J'ai trouvé ce local et ouvert fin 2019.

Quelles sont vos qualités dans le travail ?

Je pense être patient et vaillant, car je ne lâche pas l'affaire avant d'avoir trouvé la solution au problème. Ainsi, je n'ai jamais de regret. Je fonce. J'essaye d'être en harmonie avec moi-même et aujourd'hui ça fonctionne plutôt bien. Je suis également très honnête dans ma mission.

Par exemple, aujourd'hui, un jeune est passé récupérer sa moto après que j'ai remplacé l'embrayage. Il n'a pour autant pas réussi à la redémarrer et a fini par paniquer. J'avais compris qu'une pièce ne devait plus être raccordée correctement et j'ai alors effectué la réparation sous ses yeux.

J'ai une conscience et n'abuserai jamais d'un client. Bien au contraire, j'ai le plaisir de rendre service et les clients me le rendent bien en revenant me voir ou encore en me plébiscitant auprès de leurs proches. Dans d'autres secteurs, j'avais malheureusement constaté que parfois la rapidité et le sens des économies prenaient le pas sur la qualité, voire pire, la sécurité... J'ai acquis une conscience professionnelle qui me permet de garantir cet aspect aux clients.

Avez-vous des projets ?

J'aimerais pratiquer la moto sur circuit pour le sport vitesse. C'est une envie que j'aimerais assouvir. En toute sécurité bien entendu. Autant, je suis très à l'aise à moto, mais moins en voiture.