"Au P'ti Creu", depuis 32 ans une passion qui ne s'effrite pas !

Nous connaissons tous, ou presque, la friterie loossoise "Au P'ti Creu" située à proximité du passage à niveau sur la place Georges Dupont, à deux pas de la gare SNCF. Aujourd'hui, nous allons faire la connaissance de la famille Dumon qui "tient la baraque" depuis 32 ans !

Bonjour Béatrice, pouvez-vous nous présenter votre friterie "Au P'ti Creu" ?

Bonjour, je m'appelle Béatrice Dumon, j'ai 61 ans et suis mariée depuis 43 ans à Jean François. Nous sommes associés dans la friterie. Bien que très présent au service et à l'animation de la friterie, Jean François a préféré que je me prête avec Élodie à l'exercice des photos et de l'interview bien que nos clients fidèles savent très bien qu'il reste le "clown" de la friterie !

Nous sommes Loossois comme la plupart de nos ancêtres. Mon grand père travaillait pour l'usine de textile Thiriez. Nous avons un garçon et une fille, Élodie la cadette, qui travaille avec nous.

Quand avez-vous ouvert "Au Ptit Creux" et que faisiez vous auparavant ?

Jeune, j'ai tout d'abord travaillé comme employée dans une banque. François était jardinier au CHR. Après notre rencontre, nous avons ouvert un café/station essence du côté d'Estaires mais ça n'a pas fonctionné comme on le souhaitait. Mon oncle possédait une friterie. Jean François y a fait ses armes et le métier lui a plu immédiatement. Nous sommes alors revenu sur Loos et avons aussitôt décidé d'ouvrir notre propre friterie. Après avoir demandé l'autorisation à la mairie de nous implanter à Loos, nous nous sommes installés en 1990. Il y a déjà 32 ans !

Quand à Élodie, elle travaille avec nous depuis toujours. Dès ses 13 ans, elle nous donnait un coup de main. Nous avons acheté une petite baraque à frite qui s'appelait déjà "Au P'ti Creu" et nous avons conservé le nom. Nous nous sommes installés en juin 90 au même endroit, juste à côté de la voie ferrée. Certains clients nous identifient comme la friterie de la gare ou "la Friterie loossoise" comme indiquée sur le camion.

Au fil des années, nous avons d'ailleurs changé de baraque. Aujourd'hui c'est notre quatrième, elle est beaucoup plus grande et aménagée que celle qui nous a vu commencer l'aventure. À nos débuts, nous avons eu à prêter la baraque à frite à l'effigie du film Germinal. Celle qui officiait lorsque le film est sorti.  Les premières années, il nous arrivait de bouger pour participer à la ducasse, mais ensuite nous ne nous sommes plus déplacés.

À quoi ressemble une journée de travail ?

Jean François s’occupe des courses des produits alimentaires dès 7h du matin. Nous arrivons à 10h pour la préparation et le nettoyage. Vers 11h nous allumons les bacs pour faire chauffer l'huile, et de 11h30 à 14h nous débutons le service. Le second service débute à 18h jusqu'à 21h30. Nous habitons rue Leclerc et pouvons nous organiser et nous relayer car il y a aussi la partie administrative à gérer.
Nous ne faisons pas de livraison ni de commande à l'avance. Ici, c'est la friterie "à l'ancienne", il faut faire la queue pour mériter son cornet (rires) !

Quels sont les spécialités que vous vendez le plus ?

En dehors de l'inévitable frite mayo ou encore la fricadelle, les burgers maison restent les rois : maroilles, reblochon, raclette. La carbonnade flamande fonctionne bien également.

Depuis 32 ans, vous devez avoir des clients très fidèles?

Ah oui, nos clients sont très fidèles. Depuis toutes ces années, nous en avons que nous avons connu en couche-culottes et aujourd'hui adultes, ils viennent à leur tour nous chercher des frites accompagnés de leurs enfants ! Nous connaissons bien nos clients car nous discutons beaucoup avec eux. Il nous arrive même d'appeler certains nouveaux clients par le nom de leur commande habituelle.

Certains clients ont déménagé à Santes, Provins ou Seclin et pourtant continuent d'acheter chez nous. On double le papier pour qu'ils puissent manger chaudement lorsqu'ils rentrent chez eux. Nous avons des clients du CHR et de nombreux collègues en entreprise qui viennent manger le midi.

Avez vous connu des périodes compliquées durant ces années ? 

Pas vraiment, notre entreprise n'a pas trop connue la crise car les habitués n'aiment pas changer de crémerie dès lors qu'ils sont satisfaits. La frite reste un repas traditionnel lié à notre passé et puis financièrement, difficile de faire plus abordable.

Nous avons entendu dire que vous souhaitiez prendre votre retraite ? 

Mon mari et moi sommes à l'âge de la retraite et cherchons depuis peu à revendre. Cependant, notre travail nous plaît énormément et arrêter ne sera pas un mince affaire. La retraite nous effraie un peu. Cette friterie est le bébé de Jean François, il l'a portée à bout de bras. On a eu la vie qu'on a choisie, et c'est une belle vie. Nous avons longtemps travaillé 7 jours sur 7 et n'avons quasiment jamais consacré de temps aux loisirs, c'est pourquoi, depuis la crise de la Covid-19, nous avons décidé de lever un peu le pied. Depuis un an et demi, nous fermons le dimanche et le lundi. C'est bien le seul avantage que nous avons pu tirer de cette pandémie !

Nous avons acheté un camping car et souhaitons profiter de nos vacances pour visiter le territoire français et jouer à la belote avec les amis. Avis aux éventuels repreneurs : "Au P'ti Creu" est disponible et cherche son repreneur !