Réutiliser l'eau de pluie, c'est dans la poche !
La ville de Loos se jette à l'eau en devenant précurseur dans sa manière de gérer l'arrosage de ses massifs floraux et des arbres. Avec ce tout nouveau système de récupération des eaux de pluie, une poche faisant office de grosse réserve, c'est une idée ingénieuse au service des ressources en eau.
Le principe
Depuis le printemps 2021, la ville de Loos a acquis une poche à eau qui lui permet de récolter les eaux de pluie. Cette eau est stockée dans une poche qui permet ensuite d'arroser ses massifs et ses arbres du printemps à l'automne.
À l'origine, cette poche appartenait et était installée sur un site industriel qui n'était pas équipé de borne à incendie. Elle était alors remplie uniquement à l'eau de ville.
Gérard Olive, responsable des espaces verts est à l'origine de cette idée. Il a imaginé installer cette poche au pied de la serre qui se trouve près des locaux des jardiniers. Il a ensuite relié cette poche à une pompe afin de récupérer les eaux pluviales qui s'écoulent des gouttières de la serre pour alimenter en eau les véhicules municipaux.
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L'eau de pluie (qui ne manque pas dans notre région) récupérée sert alors à arroser tous les massifs et les arbres existants dans la ville pour une gestion bénéfique à la ville et à ses espaces verts :
Bon pour la planète :
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Les nappes phréatiques ne sont plus sollicitées
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L'eau est sans javel et par conséquent plus naturelle et saine pour les plantes
Bon pour le budget :
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La réserve de cette poche est de 100 000 litres ;
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Le budget de cette poche est de 4 500 euros et devrait être rapidement amortie en comparaison du coût de l’eau traitée ;
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La poche est d’une solidité à toute épreuve et réparable si besoin ;
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54 000 litres ont été déjà utilisés depuis le printemps pour les massifs et arbres.
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Les espaces verts utilisent entre 5000 et 6000 litres de cette eau par jour
Une politique du respect de la biodiversité
La gestion des massifs floraux de la ville s'inscrit dans une politique de biodiversité. Elle se traduit essentiellement par la présence de moins en moins de plantes annuelles. Aujourd'hui, le service « espaces verts » met principalement des plantes mellifères comme par exemple le tournesol. Ces plantes nourrissent les oiseaux et sont accessibles aux abeilles qui pourront alors produire de bonnes quantités de nectar et de pollen. Chaque année, la ville a pour objectif de réduire de 10 % le recours à de nouvelles plantes.
À terme, l'objectif de la ville est d'arriver à 70 % de plantes vivaces. Cette orientation écologique génère une économie non négligeable pour la commune et contribue à la préservation de notre environnement végétal. En effet, ces plantes nécessitent beaucoup moins d'entretien et d'arrosage que les plantes annuelles qu'il faut remplacer à chaque printemps ou été.
Un bilan de l'utilisation de la poche à eau sera effectué au mois d'octobre. Il permettra de mesurer les progrès et les économies effectuées par la commune.
Quels autres moyens pour réutiliser l'eau ?
Les services techniques
La récupération des eaux de pluie peut également servir à d'autres utilisations que celle de l'arrosage. Ainsi, deux cuves d'une capacité de 3000 litres, récupérés à l'aide de pompes, sont sollicités quotidiennement dans les locaux des services techniques de la ville. Eric Blanquart, responsable des services techniques précise : "Tous nos locaux, outils, véhicules sont nettoyés à l'eau de pluie. Nous préparons également notre mortier avec cette eau".
Le projet de réhabilitation du quartier Clémenceau
L'école la Fontaine sera également prochainement équipée d'une pompe d'une capacité de 2000 litres dès la rentrée. Celle-ci profitera aux habitants et dans un avenir proche, aux personnes profitant des jardins partagés qui seront aménagés derrière l'école.
Le futur Club House du stade Vandeweghe
Le stade Vandeweghe, situé à proximité de la salle Gaston Caby, est équipé depuis 10 ans d'une cuve souterraine. Celle-ci mesure 60 m³ et récupère les eaux du terrain. Elle est également équipée d'une pompe souterraine. La nouveauté : elle alimentera très bientôt les toilettes du club house, nouvel équipement prévu pou les associations loossoises dès la rentrée de septembre. Les eaux du toit de ce nouveau bâtiment seront alors réutilisées.
Gérard Olive est un agent qui travaille pour la ville de Loos dans les espaces verts depuis 1982 et ses 18 ans. Âgé de 56 ans, passionné par son métier, il a mis en place ce projet en investissant dans une poche à eau qui permet de récupérer l'eau de pluie.
"L'eau propre récupérée n'est plus rejetée dans les égouts ni mélangée aux eaux usées, ce qui est totalement stupide !" explique-t-il. "Nous avons connu des années de sécheresse, avec ce système nous pourrons arroser toute l'année et particulièrement d'avril à octobre. Ce n'est que du bonheur ! Nous sommes désormais loin des pratiques d'il y a une dizaine d'années, à savoir planter principalement des bégonias parce que c'était tendance..." constate-t-il.
En charge de l'entretien des espaces verts, il précise que "la prise de conscience du respect de l'environnement est davantage à l'ordre du jour aujourd'hui dans les communes et reste effectivement la priorité de l'équipe municipale". Ce projet permet également de recourir de moins en moins à l'achat de pots en plastiques, "peu écologiques et qui représentent un coût indéniable", explique Gérard, avant de poursuivre : "par contre, elles apportent de la couleur et on ne peut s’en passer totalement. À l’inverse, les plantes vivaces peuvent rester plusieurs années en place dans nos massifs, il n’est donc pas utile de les replanter chaque année, c'est là tout l'intérêt !".