Chez "Ver'Ô Café" : partage et bonne humeur, la clé du bonheur !

Notre feuilleton autour des commerces loossois nous conduit 50 rue Jules Guesde, dans un bar de quartier, le "Ver'ô Café". Situé à quelques mètres de la friterie "le P'ti Creu" et du passage à niveau, Véronique, la gérante, nous y accueille avec un sourire communicatif. À repérer les rires et la bonne ambiance générale, on comprend rapidement que la communication entre les clients et Véronique prime avant tout.

Bonjour Véronique, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m'appelle Véronique Maes, comme la brasserie Belge du même nom. J'ai 61 ans, Loossoise, mariée, deux enfants, six petits enfants et originaire de Lille-Hellemmes. J'ai démarré dans la vie professionnelle en tant qu'ouvrière aux "emballages modernes du Nord". Peu après, j'ai travaillé durant 24 années en confection dans le textile pour l'usine "Commune industrie" sur Fives, Villeneuve d'Ascq puis Roubaix. J'ai ensuite officié neuf années en tant qu'intérimaire dans de nombreux secteurs d'activités comme par exemple, préparatrice de commande, nettoyeuse de maisons sinistrées ou encore esthéticienne commerciale. Enfin, depuis l'été 2009, j'ai pu ouvrir mon café et devenir gérante. Auparavant, il s'agissait d'un établissement qui s'appelait "Le France", également un café.

Quel a été le déclencheur de cette nouvelle activité ?

C'était mon rêve d'enfance. J'ai toujours eu envie de le réaliser. Peut-être parce qu'en famille, il nous arrivait de temps à autre de passer du temps dans de petits bars de quartier et que j'y aimais les ambiances. Chaque établissement possédait sa marque, son identité, c'est ce qui me plaisait. Lorsque je me suis retrouvée au chômage après la fermeture de l'usine, j'ai pensé qu'il était encore temps de réaliser ce rêve et décidé de me lancer à 48 ans. J'aime mon activité. Pouvoir me consacrer à mes clients, les écouter, partager des activités avec eux, comme la belote ou le 421 (jeu de dés).

Comment définiriez-vous votre établissement ?

Dans mon établissement, il n'y a pas de télévision ni de jeux électroniques. Les gens ne viennent pas chez moi pour rester dans leur coin et déprimer. Je ne leur en donne d'ailleurs pas l'occasion en essayant de leur donner du baume au cœur, si besoin. Par exemple, lorsqu'ils sont trop sur leur portable, je tape un bon coup sur le comptoir pour leur signifier d'arrêter sur le champ (rires). Voilà ce qui m'agace par les temps qui courent. 

Faites-vous à manger dans l'établissement ? 

J'adore cuisiner. Je ne fais pas à manger de manière régulière. Si la demande des clients se fait sentir, alors je passe aux fourneaux et leur propose des plats maisons, cassoulet, couscous, carbonnade Flamande…

J'organise donc à l'occasion et uniquement à leur demande, des soirées repas ou encore des concours de belote ou de dés. Pas d'affichage ni de réseau sociaux pour l'annoncer, tout se fait de bouche à oreille. C'est rempli à chaque fois.

Vos clients sont fidèles ? 

Oui à toute heure, je retrouve mes clients. Ils sont de tous âges, ont parfois leurs habitudes et viennent partager des instants de discussions à mes côtés. Par exemple, Michelle (en photo dans le diaporama), 74 ans, vient régulièrement me rendre visite chaque semaine.
Dès lors où les clients se sentent à l'aise dans mon café, que l'ambiance leur convient, ils aiment garder leurs habitudes et venir les mêmes jours, aux mêmes horaires. C'est une constatation. J'ai aussi des clients de passage. Occasionnellement, après un enterrement ou un mariage, j'ai la visite d'une famille entière que je ne reverrai probablement jamais. Chaque jour apporte une possible nouvelle rencontre, entre clients également.

Comment avez-vous vécu les différents confinements ?

Il me tardait de revoir mes clients et de retrouver l’ambiance familiale et le contact. Mon mari et moi venons d'acquérir une maison à rénover dans la Somme pour finir nos jours et apprécier une retraite méritée. Aussi, c'est dans ce contexte que la Covid-19 a fait de moi une bricoleuse chevronnée et m'a donné envie de profiter davantage des moments en famille… Je commence à chercher un repreneur et aspire à cette nouvelle vie à la campagne, du côté d'Albert, là où je passais des vacances en famille lorsque j'étais enfant. Je pourrai alors m'occuper de mes petits enfants le week-end.